Titre : Printemps de funérailles
Auteur : Alexandre-Fritz Karol
Editeur : édition Crin de chimère
Genre : Fantasy
Date de publication : 20 août 2020
Nombre de pages : 600
Vingt ans que s'éternise la guerre entre la Ligue de Skarland et l'Empire anscaride. Mais les arcano-technologues, les sorciers à la botte de l'empereur Hagen, ont mis au point de nouvelles armes qui ne tarderont pas à écourter le conflit : les dragonnefs. Vingt ans aussi que Luther Falkenn court après les criminels. Mandaté par un richissime banquier nain pour mettre la main sur des documents volés, il se rend à Solmost, où la Ligue fait face à une pression grandissante : soutenues par les dragonnefs, les armées de l'empereur approchent de la cité. Pas de quoi faciliter la tâche de Falkenn et de son acolyte Boniface, félin aux pouvoirs mystérieux, à la langue bien pendue et au caractère de cochon. D'autant que dans la folle course aux armements qui les oppose à l'empereur, les dirigeants de la Ligue s'apprêtent à commettre l'irréparable en libérant une antique divinité. Et Falkenn, qui croyait traquer un vulgaire voleur, va devoir affronter un adversaire revenu de l'au-delà.
J'ai lu ce roman en tant que jurée du "Prix des auteurs inconnus".
Luther Falkenn est un chasseur de primes renommé. Avec son allié Boniface, un chat à la langue bien pendue, il écume le monde à la poursuite des bandits les plus recherchés, enfin surtout les plus lucratifs.
Un nain, banquier influent, souhaite obtenir ses services sur une affaire assez délicate. Une jeune comptable, Ambroisie, s’est fait la malle avec des documents compromettants qui pourraient faire tomber l’intégralité de leur dynastie. Il souhaite que Luther la retrouve en échange d’une coquette somme d’argent. Ce contrat le mènera jusqu'à Solmost, une ville portuaire qui grouille de créatures peu recommandables.
Mais bientôt, Luther comprend que l’affaire est bien plus complexe qu'elle ne l'est en apparence...
Il avait déjà la main sur la poignée de son pistolet lorsque, sur la place du conducteur, ce qu'il avait pris pour un coussin de fourrure noire de déploya pour révéler un gros chat à l'épaisse robe de jais unie. Celui-ci s'avança résolument vers le Sainturnien, referma d'un coup de patte le couvercle de la boîte en fer avant de se jucher d'un bond sur celle-ci, puis braqua finalement sur l'officier deux grands yeux mauves pour le moins furibards.
-C'est quoi, cette putain d'arnaque ? s'exclama le félin en braillant au visage décontenancé du prévôt.
"Printemps de funérailles" est un mélange de fantasy, de steampunk et de western.
L'univers créé par l'auteur est hyper riche et assez complexe. L'univers est hyper bien travaillé que ce soit en géopolitique, religion, magie, technologie... Au tout début, j'ai eu un peu de mal à ne pas m'y perdre, mais au fil des pages, j'ai complétement été happé par l'histoire et l'univers.
L'histoire est prenante et addictive. L'enquête est hyper haletante entre politique, mensonges, tromperies... Luther ne pourra compter que sur lui-même pour démêler le vrai du faux. Chaque fin de chapitre donne envie de lire le chapitre suivant. Bien que ce roman fasse 600 pages, je ne me suis à aucun moment ennuyé.
Boniface n’hésita pas un instant. Il savait pertinemment ce qu’il lui restait à faire. On élevait les mandragots pour leur intelligence et leur vivacité d’esprit, non pour leur fidélité à toute épreuve confinant à la stupidité crasse – sans quoi, se disait-il souvent, on aurait pris des chiens pour faire le boulot. Un brave renifleur de trous de balle à la langue pendante y aurait réfléchi à deux fois avant d’attaquer son maître, aurait tergiversé. Mais les chats étaient déjà naturellement des salauds tournant à la logique, et la part humaine des mandragots achevait d’en faire de parfaites petites ordures.
Niveau personnages, j'ai adoré le duo Luther/Boniface qui fonctionne parfaitement. Luther est froid, cynique, implacable et intelligent, tandis que Boniface est un chat aux pouvoirs magique qui a des joutes verbales à mourir de rire. C'est un duo assez improbable, mais qui en fin de compte se complète parfaitement.
Avec ce roman, je découvre la plume d'Alexandre-Fritz Karol qui est fluide et soutenue. On sent que le vocabulaire est recherché. Malgré l'univers assez sombre, l'auteur a rajouté de l'humour grâce au personnage de Boniface et j'ai beaucoup apprécié ces touches d'ironie et d'humour que l'on retrouve au milieu des passages les plus noirs.
En bref, un excellent roman de fantasy avec un univers hyper riche, un duo de personnages qui fonctionne parfaitement et une histoire addictive.
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