30 nov. 2021

La cave aux poupées - Magali Collet






Titre : La cave aux poupées
Auteur : Magali Collet
Editeur : Editions Taurnada
Genre : Thriller
Date de publication : 19 mars 2020
Nombre de pages : 211
Prix : 9.99€ (Papier) - 5.99€ (eBook)




Manon n'est pas une fille comme les autres, ça, elle le sait depuis son plus jeune âge. En effet, une fille normale ne passe pas ses journées à regarder la vraie vie à la télé. Une fille normale ne compte pas les jours qui la séparent de la prochaine raclée monumentale... Mais, par-dessus tout, une fille normale n'aide pas son père à garder une adolescente prisonnière dans la cave de la maison.


J'ai lu ce roman en tant que jurée pour le prix des auteurs inconnus.

Dans ce roman, on suit Manon qui a 22 ans. Elle a été élevée par son père qui est un pédophile et un tueur. Pour ne pas subir les viols répétés de son père, elle s'occupe de la maison et l'aide a gardé prisonnières les filles qu'il kidnappe. Mais quand elle commence à se lier d'amitié avec une des filles enfermées dans la cave, les choses commencent à changer...

J'ai aimé ma lecture.
"La cave aux poupées" est un huis clos psychologique très sombre avec une ambiance malaisante. C'est une histoire qui fait froid dans le dos et assez dure à lire. Attention, aux âmes sensibles, ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains au vu des thématiques qui y sont abordées comme le viol ou l'inceste.

D’ordinaire, il y avait une fille par cellule. Les filles, elles étaient choyées : elles avaient une chemise de nuit que je changeais tous les deux jours et une culotte quotidienne. Je leur brossais les cheveux au début et puis après, je leur laissais une brosse sur le lavabo, à côté du dentifrice. Sur la table de chevet, il y avait aussi la télécommande pour la télé qui se trouvait dans le couloir, accrochée au plafond près du mur. Le Père, il l’avait placée de telle façon qu’elles pouvaient la voir de leur lit. Il aimait que les filles puissent regarder la télé surtout au début quand elles arrivaient. Elles guettaient la moindre info qui parlait d’elles et elles voyaient que, plus les jours passaient, moins elles y étaient présentes… Ça suffisait à les adoucir.

Ecrit à la première personne du singulier, dès la première page, on se retrouve plongé dans la tête de Manon. J'ai à la fois détesté et été touché par le personnage de Manon. Son côté, dénué de compassion et d'empathie, m'a très souvent hérissé les poils, mais malgré l'horreur de la situation et le fait qu'elle aide son père, on la plaint vu qu'elle n'a jamais rien connu de normal.

Quant au père, je l'ai haï. C'est un personnage violent et sadique. On ne connaît rien de son histoire personnelle et je trouve ça assez dommage. J'aurais aimé connaître son histoire et découvrir plus que les quelques brides que nous avons de l'histoire de la mère de Manon.

C'est une histoire qui se lit d'une traite et qui prend aux tripes. Mais il m'a manqué quelque chose. J'ai trouvé qu'il n'y avait pas assez de rebondissements et l'autrice nous rajoute à un moment des personnages qui n'ont pas vraiment servi à l'histoire. Leur rôle n'est pas important dans l'avancement de l'histoire et je n'ai pas vraiment vu l'intérêt de rajouter ses personnages dans l'histoire.

Quant à la fin, je trouve qu'elle ne conclut pas assez cette histoire. J'aurais aimé avoir l'après pour les personnages.

Connaitre son prénom ne devrait rien changer, d’ailleurs j’avais intérêt à l’oublier vite fait. Camille, c’était qu’un mot comme « assiette » ou « canapé ». Si je ne voulais pas d’ennuis, il vaudrait mieux pour moi qu’elle redevienne qu’un meuble, comme les autres filles. C’était aussi la meilleure chose que je puisse faire pour elle jusqu’à ce qu’elle crève avec son bâtard : lui enlever tout espoir. Elle devait comprendre qu’il y avait bien plus d’humanité dans un rat mort que dans tous les habitants de cette putain de maison.

Avec ce roman, j'ai découvert la plume de Magali Collet que j'ai trouvé assez simple. Mais l'autrice ayant écrit ce roman a la première personne du singulier a fait en sorte que sa plume colle à l'histoire et au personnage de Manon. Du coup, elle utilise un vocabulaire assez cru et certaines phrases sont tournées bizarrement pour nous immerger complètement dans la tête de Manon.

En bref, un huis clos très sombre et dur à lire avec une atmosphère malaisante. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire